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de Velde, évêque de Chicago, avec Mgr Miège, vicaire apostolique du Territoire Indien, le P. De Smet n’aurait désormais que des rapports éloignés. De plus, il arrivait à un âge où l’on ne contracte guère de nouvelles liaisons.

Tandis qu’autour de lui le vide s’élargit, le religieux s’attache davantage à l’Ami qui demeure alors que tout s’évanouit ; il fait de Lui le confident de ses peines intimes, et, courageusement, il embrasse la croix. Mieux que jamais, il goûte ces réflexions qui, depuis longtemps, lui sont familières :

« Pourquoi vouloir, ô mon âme, échapper à la croix ? Quoi que tu fasses, elle t’atteindra toujours. Pour une croix que tu évites, tu es sûre d’en rencontrer deux. N’est-ce pas déjà une souffrance que la crainte ?… Prends donc un parti plus sage ; fais bon accueil à la croix que t’envoie le ciel. Essaie d’en comprendre le prix : tu trouveras en elle ton bonheur. Elle a été toute pénétrée du sang de Jésus, ce sang généreusement versé, qui efface le péché et ouvre le ciel ».[1]

Nourri de ces fortes pensées, le P. De Smet envisage, sans faiblir, un nouveau sacrifice. Ce n’est plus

  1. Ces paroles, que nous traduisons du flamand, étaient écrites sur une image offerte par P. De Smet à une bienfaitrice des missions. « J’espère, disait-il, que vous ne refuserez pas ce petit souvenir. C’est un de mes vieux compagnons. En 1821, il traversa pour la première fois avec moi l’Atlantique. Puisse-t-il vous faire autant de bien qu’à moi 1 Chaque fois que j’étais dans la peine, je le regardais ; il m’encourageait à la patience dans les contrariétés et les épreuves qu’il plaisait au Tout-Puissant de m’envoyer ». (Saint-Louis, 22 mai 1849).