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il n’a douté de l’avenir de la religion aux États-Unis. Dès le début des troubles, il écrivait : « L’Église, comme dans toutes les persécutions, sortira victorieuse de la lutte. Il y aura des martyrs peut-être ; mais lorsque la loi, qui promet à chaque citoyen la liberté de conscience, sera en danger, tous les catholiques se lèveront pour la défendre ».[1]

Ce ne furent pas seulement les catholiques qui se levèrent. Les excès des Know-Nothing liguèrent contre eux les honnêtes gens de tous les partis. La presse les dénonça au tribunal de la nation. En 1856, au moment où ils comptaient arriver au pouvoir, l’élection de Buchanan à la présidence mit à néant le rêve des agitateurs.

Leur tentative devait être le dernier effort de l’opposition puritaine. La tempête n’avait servi qu’à enraciner plus profondément l’arbre de la foi, et à lui faire porter de plus beaux fruits.

Les meilleurs esprits se sont vus dans la nécessité d’étudier le catholicisme. Cet examen a dissipé l’ignorance, fait tomber les préjugés, inspiré même aux orateurs du Congrès d’éloquentes apologies. De nouvelles conquêtes attestent la force vitale de l’Église. Les gouverneurs de l’Illinois et de la Californie abjurent publiquement l’hérésie ; le docteur Ives vient déposer aux pieds de Pie ix son anneau d’évêque protestant. Telle est, chez les convertis, la flamme du prosélytisme, que le P. Hecker peut jeter avec eux les fondements d’un

  1. À un Père du collège de Bruxelles. — Bardstown, 17 juin 1854.