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Après une traversée de quarante-deux jours, on entra dans la Delaware et on salua Philadelphie.

Les nouveaux missionnaires ne s’attendaient guère aux merveilles de ce premier spectacle. Ils s’étaient représenté l’Amérique comme un pays neuf, où tout était à faire, et ils se trouvaient en face d’une cité qui, par son étendue et sa population, la richesse de ses constructions, le nombre de ses églises et de ses établissements publics, surpassait nombre de villes européennes.

L’expérience allait bientôt leur apprendre qu’il ne faut pas juger sur un premier aspect. Si la partie des États-Unis qui borde l’Atlantique était déjà «le pays de la vie intense », il y avait, derrière les monts Alleghanys, d’immenses territoires dont les habitants restaient plongés « dans les ténèbres et l’ombre de la mort ».

De Philadelphie, les missionnaires se rendirent à Baltimore, ou Mgr Maréchal leur fit un cordial accueil. C’est là que l’abbé Nerinckx se sépara du petit groupe, pour aller reprendre ses travaux dans le Kentucky. « Nous le quittâmes, écrit le P. De Smet, pleins d’estime et de vénération pour sa personne. Les sages conseils qu’il n’avait cessé de nous donner, l’exemple de ses vertus, que nous avions eu sous les yeux pendant les quarante jours de notre voyage, sont toujours restés présents à la mémoire de ses compagnons »[1].

L’abbé Veulemans et le jeune Van Horzig, qui se destinaient aux missions dans le clergé séculier, restèrent à Baltimore, et s’offrirent à travailler sous la direction de l’archevêque[2]. Les autres voyageurs, au nombre de

  1. Lettres choisies, 2e série, p. 250.
  2. M. Van Horzig devait mourir curé de Saint-Pierre à Washington, après avoir, plusieurs années, dirigé avec zèle cette paroisse.