Page:Pere De Smet.djvu/477

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débarqué, le voyage de Rome. Le P. Général l’appelait près de lui, et l’invitait à assister, le 20 novembre, à la béatification du P. Canisius.

Il avoue qu’il eut beaucoup à souffrir de la mer entre Marseille et Civita-Vecchia. « Le croirez-vous, dit-il, cette secousse m’a servi de remède. Mes maux de tête, crachements de sang, manque d’appétit, etc., avaient disparu lorsque j’arrivai à Rome. Le lendemain, il me restait encore une petite fièvre ; toutefois, elle ne m’a pas empêché de passer la plus grande partie de la journée à Saint-Pierre, pour assister à la béatification de notre illustre saint.

» Je garderai toute ma vie le souvenir de cette solennité, et je remercie la divine Providence d’avoir daigné m’accorder cette consolation. Le Saint-Père déclara en notre présence « que cette béatification était la plus glorieuse et la plus chère à son cœur de toutes celles qui avaient eu lieu sous son pontificat ».

» Tout à l’heure, je vous ai parlé de ma fièvre. Voici le moyen que j’ai pris pour m’en débarrasser. Je suis monté dans la lanterne qui surmonte le dôme de Saint-Pierre, L’ascension m’a coûté, mais elle m’a été profitable, car depuis, j’ai eu le pouls tranquille ».[1]

Le malade possédait, il faut l’avouer, une étonnante constitution ; toutefois, les lignes qui précèdent semblent dictées surtout par le désir de rassurer ses amis.

Avant de quitter Rome, il visita les célèbres basiliques et les lieux consacrés par le sang des martyrs. Le jour de sainte Cécile, il descendit aux Catacombes. Plusieurs fois, il fut reçu par Pie  IX, qui lui témoigna beaucoup

  1. À son neveu Charles. — Rome, novembre 1864,