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CHAPITRE XXIII

NOUVELLE MISSION PACIFICATRICE


1867


Le P. De Smet était rentré à Saint-Louis au commencement d’août. À un hiver glacial avaient succédé des chaleurs torrides ; le thermomètre Fahrenheit atteignait 100 degrés à l’ombre ; le choléra sévissait terriblement. Pour le missionnaire, qui venait de quitter l’air vif et frais des montagnes, la transition était rude. Il resta plusieurs mois brisé de fatigue, dévoré de rhumatismes, et, ce qui lui était le plus sensible, menacé de surdité.

L’automne lui apporta quelque répit. Avec son ordinaire enjouement, il écrivait à un de ses neveux : « Ma santé est, grâce à Dieu, assez bonne en ce moment. J’ai rarement recours au médecin, et encore plus rarement à ses drogues. J’ai, depuis trois mois, sur ma cheminée, deux petites bouteilles, qui témoignent des attentions du pharmacien. Jusqu’à présent, je n’ai fait que les regarder, et empêcher qu’elles ne s’évaporent, car je pourrai, plus tard, en avoir besoin. Bientôt je vais entrer dans ma soixante-septième année. C’est un âge où, d’ordinaire, le manteau couvre une multitude d’infirmités. Je finirai par croire que je porte assez légèrement