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Semblables à des vagues, collines et vallées se succèdent indéfiniment ; à peine aperçoit-on çà et là, au bord d’un ruisseau, la lisière d’un bois. En été, c’est un océan de verdure, parsemé de fleurs ; en automne, le feu consume tout, et laisse le pays couvert d’un sombre voile de deuil ; vient l’hiver, qui revêt la nature de son blanc linceul. En ce moment, l’hiver touche à sa fin ; la neige qui, dans la saison rigoureuse, atteint de deux à quatre pieds, fond et disparaît rapidement ; çà et là. quelques masses blanches, étincelantes et glacées, pendent encore au sombre flanc des collines ».[1]

À Sioux City, le P. De Smet monte sur un steamer, en compagnie du chef Pananniapapi, d’un petit groupe de Yanktons, et d’un interprète sioux. Plusieurs soldats destinés aux différents forts, font également route avec lui.

En sa qualité d’envoyé extraordinaire, il a reçu du gouvernement le titre de major, « titre, dit-il, singulièrement associé à celui de jésuite. Toutefois, il a cela de bon qu’il me donne libre accès auprès des soldats, dont plusieurs sont catholiques. Je leur consacre, non comme major, mais comme prêtre, tous mes moments disponibles… Nous avons à bord les exercices d’une petite mission ; mes journées se passent à faire le catéchisme et à confesser ».[2]

Les soldats ne sont pas seuls à bénéficier de son zèle. Chaque fois que s’arrête le bateau, il visite quelque village indien ou quelque famille canadienne ; il instruit, il bénit les unions, il baptise près de neuf cents enfants.

  1. Lettre citée.
  2. Lettres choisies, 4e série, p. 21.