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indien », dont nous parlerons bientôt, le P. De Smet allait souvent — lui-même nous l’apprend[1] — aider ses confrères dans les différents postes.

Nul ne se réjouissait plus que lui des progrès du catholicisme.

« Il paraît, écrivait-il, que la panique s’est emparée des ministres protestants, à cause du synode national des évêques des États-Unis, qui a eu lieu au mois d’octobre dernier.[2] Avant cette époque, les progrès de notre religion les alarmaient sans doute ; mais aujourd’hui, ils ne gardent plus de mesure. Dans leur épouvante, ils vomissent tout leur fiel, et leur haine se trahit dans les calomnies atroces qu’ils débitent contre tout ce qui est catholique.

» On ne peut s’empêcher de rire en lisant leurs journaux. C’est l’affreuse Inquisition qui va renaître dans ce beau pays, la terre de la liberté. Les potences et les instruments de torture seront bientôt dressés sur les ruines du protestantisme. Despotisme, jésuitisme, tels sont les noms qu’ils donnent au gouvernement de l’Église… Le synode national est l’assemblée de Satan et tout ce que vous pouvez imaginer de plus funeste… L’étendard de la Bête à dix cornes (c’est ainsi qu’ils appellent le Souverain Pontife) a été levé d’un bout à l’autre de la République : bientôt, des flots de sang inonderont le pays.

  1. « De 1827 à 1833, je fus employé dans les missions de Saint-Charles, Portage, Dardenne, Saint-Ferdinand, etc. » (Itinéraire manuscrit).
  2. Il s’agit du premier concile de Baltimore, tenu en 1829, sous la présidence de Mgr Whitfield. Les évêques réunis concertèrent les moyens d’arriver à une plus large diffusion de la foi et de combattre « l’esprit d’indifférence qui, sous le nom spécieux de libéralisme, ne tend à rien moins qu’à confondre la vérité avec l’erreur, en représentant toutes les religions comme bonnes » >. — Voir la lettre pastorale de Mgr l’archevêque de Baltimore dans L’Ami de la Religion, 16 déc.  1829.