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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

noff s’avisa de devenir éperdument amoureux de la jeune princesse Scherbatow, première demoiselle d’honneur ; il eut le courage de l’avouer et de demander sa main à Catherine elle-même. Stupéfaite de tant d’audace, mais trop fière pour exprimer le moindre regret, elle pressa au contraire le mariage de son amant, voulut qu’il fût célébré à la cour et envoya les époux à Moscou comblés de ses bienfaits.

Elle écrit à Grimm quelques jours après :


« 12 février 1790,


» L’élève de mademoiselle Cardel[1] ayant trouvé M. l’Habit rouge plus digne de pitié que de colère et excessivement puni, pour la vie, par la plus bête des passions (qui n’a pas mis les rieurs de son côté et l’a décrié comme un ingrat) a fait

    le premier est un Soltikoff, le second, roi de Pologne (Joseph Poniatowski), le troisième Orloff, le quatrième Baziliskoff, le cinquième Potemkin, le sixième Zabalowski, le septième Zoritsch, le huitième Korsakoff, le neuvième Lanskoï, le dixième Jermoloff, le onzième Mamonoff et le douzième Zouboff. Ils sont aides de camp, ne se donnent point d’air vis-à-vis d’elle, et très peu ou point longtemps vis-à-vis des autres. Il n’y a pas la plus petite inconvenance, ni même de prédilection marquée en public. »

  1. Madémoiselle Cardel était le nom de son institutrice, elle en parle souvent dans ses lettres.