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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

prononcer. Je n’aurais pas pu hier les écrire, mais je tâcherai aujourd’hui de donner d’elle l’idée qu’on doit en avoir ; cette esquisse de ses traits, ou plutôt de tout ces traits de peu d’importance, n’ont point de prétention et ne sont rapportés ici que pour qu’on se forme d’elle un portrait à peu près ressemblant, et c’est ce qui me vient dans la tête dans ce moment-ci pour occuper mon cœur encore affecté de ce terrible événement[1]

» Ce qui prouve que l’impératrice n’a pas su le genre d’horreur dont on l’a accusée, c’est qu’un jour, en plaisantant, elle nous dit :

» — Étranglons M. Narischkin.

» Elle s’est doutée seulement qu’on la croirait auteur de la mort de Pierre III ; car, lorsqu’on vint la lui annoncer chez le comte Panin, où elle était, elle se trouva mal. Et ce ne pouvait être de désespoir de la mort d’un homme qu’elle avait détrôné, qui l’aurait fait enfermer le lendemain, mais qu’elle n’avait point ordonné de faire périr. Les gens de ce fou, à qui j’ai parlé à Oranienbaum, racontent toute l’histoire à qui veut l’entendre. Mais un mauvais sujet comme un M. de Rulhières, des Massons, de Chantreau et

  1. Le portrait de l’impératrice figure dans toutes les éditions des œuvres du prince.