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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLÈNE


« Ce dimanche 19 février, au soir.


» J’ai été ce matin à la cour, et comme je l’avais prévu, je n’ai pas eu le bonheur d’être présenté, il faudra m’inscrire encore deux dimanches de suite, les trois inscriptions sur la liste valent une seule présentation. En rentrant, j’avais à peine reposé une demi-heure qu’on m’annonce Léonard[1]. Ah ! mon Dieu, quel bavard ! les oreilles me tintent encore ; tu sais qu’il est Gascon, mais il en vaut bien dix ; je lui ai donné tes robes à faire et m’en suis débarrassé ; tes souliers sont aussi ordonnés chez le meilleur cordonnier, qui est aussi Français et aussi bavard que Léonard.

» Je suis vraiment charmé et enchanté de la manière dont tu conduis les affaires ; je trouve l’ordre que tu y mets si sage et si raisonnable que tu peux bien être sûre que je ne changerai rien à tout ce que tu auras établi, et sans que cela puisse augmenter ma confiance que tu as possédée entière de tout temps. Je serai charmé

  1. L’ancien coiffeur de la reine Marie-Antoinette, le célèbre et ridicule Léonard, avait émigré à Saint-Pétersbourg.