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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

le suivre à Brody ; il envoya des estafettes au-devant d’elle dans plusieurs sens différents, chargées des lettres les plus pressantes et les plus affectueuses.


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLENE


« Brody, ce samedi matin 1 décembre 1808.


» Je suis extrêmement inquiet de ton retard, ma chère Hélène, j’envoie deux de mes gens jusqu’à Léopol pour y être à tes ordres et pour te faciliter un prompt départ, qui ne pourra jamais répondre à l’impatience avec laquelle je t’attends. Je suis ici depuis dix jours ; j’ai trouvé la maison vide et nue, point de bois et rien à manger. Maçons et selliers ont travaillé jour et nuit ; je me suis procuré quelques meubles, au moins les plus nécessaires, nous ne manquons plus de bois et le garde-manger est pourvu pour le moment ; enfin, ma chère Hélène, tu trouveras un bon lit, une chambre chaude et le strict nécessaire. Aussi arrive vite ; mon Hélène, tu trouveras par-dessus tout un cœur qui t’aime pour la vie et qui meurt d’impatience de t’embrasser.