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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

d’artillerie[1] va enfin finir l’achat de Niemirow. »

« Janiski est arrivé. Niemirow est vendu, mas il faut que mon mari envoie à la cour impériale à Pétersbourg pour faire la calculation. »

Cet événement qui comblait Hélène de joie fut cependant cause d’une discussion entre elle et son mari, discussion qui faillit devenir tout à fait sérieuse.

« Le soir, j’ai eu un grand chagrin, mon mari m’a dit qu’on avait mis pour clause dans la vente de Niemirow que les biens de Lithuanie répondraient, ce qui empêche de les vendre, met beaucoup de gêne et retardera la fin des affaires. »

Ses biens de Lithuanie étaient les seuls qui appartinssent en propre à la comtesse, et la clause introduite par son mari dans l’acte de vente de Niemirow lui faisait craindre de nuire encore aux intérêts de Sidonie, qu’elle songeait à défendre pour la première fois. Un observateur attentif aurait pu, du reste, s’apercevoir d’un grand changement dans la conduite de la comtesse depuis l’entrevue de Léopol. Non seulement elle mettait autant de soin à se rapprocher des de Ligne qu’elle en mettait autre-

  1. Le comte Félix Potocki, mari de la belle comteste de Witt. Il possédait Tulczyn, terre importante près de Niemirow.