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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

une ressource passagère, mais les questions d’argent ne le préoccupaient guère et un sujet plus sérieux vint l’inquiéter gravement en 1801.

Malgré la préférence marquée du prince de Ligne pour son fils Charles, il aimait tendrement son fils Louis. Éloigné très jeune de la maison paternelle par son entrée au service de France, la carrière militaire du jeune prince se trouva toute différente de celle de son frère. La reine Marie-Antoinette l’avait fait entrer dans son régiment, le Royal-Allemand[1].

L’avancement du jeune prince fut rapide, il entra dans le régiment d’Orléans et la terrible

  1. Il fallait pour cela l’autorisation de Marie-Thérèse : la reine de France écrivit à sa mère à ce sujet :
    MARIE-ANTOINETTE À MARIE-THÉRÈSE
    « 26 juillet 1776.

    » Le prince de Ligne m’a présenté une supplique dont je n’ai pu refuser de parler à ma chère maman. Il a plusieurs biens en France, et il est au moment de gagner un procès qui lui assurera ceux qui lui sont contestés. Il craint avec raison de n’être pas de suite maître d’en jouir hors de France, il désirerait établir son second fils en France, mais avant de se rien permettre là-dessus, il sent bien qu’il a besoin de la permission de ma chère maman ; pour cela, il m’a priée de la lui demander. Si elle a la bonté de le permettre, j’en serais bien aise et je prendrais cet enfant dans mon régiment jusqu’à ce qu’il pût être mieux, » (Archives royales de Bruxelles).