Le comte, assuré du consentement de la Grande-Chambellane, écrivit au prince de Ligne la lettre, « la plus courtoise du monde », pour lui exprimer son vif désir de voir conclure une alliance entre son fils et la princesse Sidonie. Il faisait l’éloge de son fils sans exagération, mais avec une couleur de tendresse bien nouvelle chez lui. Puis il rappelait au prince qu’il avait eu l’honneur de le recevoir à Niemirow, en 1789, lorsqu’il revenait d’Ocsakoff. Ce fut le seul souvenir auquel il jugea prudent de faire allusion.
Le prince se hâta de répondre une lettre pleine de tact et de bon goût, mais dans laquelle il n’hésite pas à parler du prince Charles, nom que personne n’avait osé prononcer jusqu’alors. Il adressa aussi un mot de remerciement à la comtesse Anna qu’il appelle madame Vincent, avec une certaine malice.
» Je ne pouvais recevoir une lettre qui me fît plus de plaisir. Votre Excellence y a mis une cor-