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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

de ma faiblesse pour lui. Mon malheur et celui de tous mes enfants ne te permet pas de finir tranquillement la vie. Elle doit être traversée, et elle le sera !!! »

Il faut dire, pour excuser un peu la violence d’Hélène, que son mari lui avait promis de ne pas retourner en Pologne sans elle. La Karwoska était en Gallicie, et quoique le comte eût juré ses grands dieux qu’il n’avait éprouvé pour cette femme qu’un caprice passager, Hélène savait à n’en pouvoir douter que cette liaison durait depuis longtemps.

Le Grand-Chambellan, habitué aux mœurs légères de la cour de Stanislas, homme à bonne fortune depuis trente ans, nc jugeait point nécessaire de se gêner ; certain d’avance d’apaiser la colère d’Hélène par quelques marques de tendresse, il n’en prit nul souci et donna l’ordre de renvoyer à Tœplitz toutes les lettres qui lui seraient adressées de Paris, pensant qu’il les lirait toujours assez tôt. Après cette mesure prudente, il partit tranquillement.