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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

et on ne dira pas : « Quoi ! c’est là sa mère ! » C’est beaucoup. Je finis, j’en ai assez dit, je t’écrirai demain matin la suite de cette journée. »


« 16 août.


» J’ai oublié de te dire hier que l’empereur, en arrivant à l’église, vint se mettre à genoux au pied du grand autel où il ôta son chapeau de plumes ; comme je plongeais et étais placée au-dessus de lui, je le vis à merveille ; il monta ensuite sur son trône et on chanta le Te Deum ; on dit la messe basse, il revint faire une prière à l’autel et sortit aux cris et aux applaudissements de tout le peuple. La musique était superbe. Crescentini chantait. Le soir, je fus chez madame de Coislin qui demeure sur la place Louis XV, voir le feu d’artifice, il partit trop tôt par accident, cela dérangea un peu le commencement et le faisait ressembler à ces feux d’artifice que l’on voit en rêve où il manque toujours quelque chose.

» Il y eut beaucoup de transparents allégoriques. Ce qu’il y eut de mieux fut le bouquet, je n’en ai jamais vu de si bruyant, c’étaient cent canons. Après cela, je fus avec M. et madame de Boufflers courir les rues à pied, car les voitures