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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Nous avons peine à comprendre comment le comte et la comtesse ne se préoccupèrent pas plus tôt du parti que la Grande-Chambellane pourrait tirer de leur fausse situation.

Il faut avoir leur correspondance et leurs notes sous les yeux pour croire à cette incurie. Avec des biens aussi considérables, comment ne trouvèrent-ils pas à emprunter la somme nécessaire s’ils ne la possédaient pas ? C’est inexplicable, mais cela n’est pas moins vrai. Les suppositions de l’évêque de Wilna seules étaient erronées à l’égard du comte, on pouvait l’accuser d’une singulière négligence, mais non de mauvaise foi.

Très effrayé de la possibilité d’une entrevue entre l’évêque et la comtesse Anna, le comte écrivit longuement à son oncle, il insista sur son désir d’obtenir une solution de la cour de Rome, sur l’impossibilité d’envoyer les sommes considérables exigées par ladite cour ; enfin, il termina en accentuant avec chaleur les expressions les plus vives de sa tendresse pour sa femme. Hélène lut un peu calmée par la lecture de cette lettre, et le comte repartit pour Dubno où il avait donné rendez-vous au major Hoffmann afin de l’envoyer auprès du prince-évêque.