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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« Ce mercredi, 2.


» On n’a pas d’idée de l’état où je suis ! depuis que j’existe, je ne me suis pas trouvée dans une situation si douloureuse, mille idées noires m’obsèdent. Je vois que le temps qui, l’on assure, détruit tout, semble me rendre chaque année ma séparation d’avec toi plus impossible… On m’interrompt. Une lettre de toi ! est-ce une illusion ? que tu es aimable ! quel calme tu remets dans mon cœur : « loyauté, fidélité, constance », ces mots écrits de ta main, je les baise avec ardeur, ils seront ma consolation dans ton absence, ils calmeront mes inquiétudes, ils me tranquilliseront sur tout événement. Tu étais fait pour être aimé par un cœur aussi ardent que le mien puisque tu possèdes si bien l’art de le rendre paisible et content, d’agité et de déchiré qu’il était il n’y a qu’un instant : Alexis est auprès de mon lit, il dort d’un sommeil tranquille et ronfle un peu pour me faire sa cour afin de mieux me représenter son père.