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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


Le comte répond aussitôt, et cherche à se défendre de son mieux.


« Radzivilow, lundi 8 janvier.


« Pour trop sentir, pour avoir trop à dire, je ne sais par où commencer, ma très chère Hélène. Je suis trop franc pour ne pas l’avouer que d’abord, non prévenu, et supposant ton arrivée motivée par la défiance, elle me causa quelques peines mais bientôt, convaincu qu’elle était la suite de ta tendresse et de ton amitié, elle excita toute ma reconnaissance, elle me combla de joie et de bonheur.

» Mais aujourd’hui comment te peindre les sentiments tumultueux de mon âme ? Ton premier départ me laissa dans une tristesse profonde, pensant à toi, faisant le plan de te rejoindre au plus tôt : je commençais à me consoler un peu, quand la cause de ta subite apparition navra mon cœur de chagrin, et quoique j’espère, ma chère Hélène, t’avoir convaincue de la fausseté des gens méprisables, bas et cruels, qui veulent se venger en te blessant de la manière la plus sensible pour troubler notre tranquillité, cependant tu repars à demi convaincue, et de mon amour et de mes très anciens regrets, et tu me laisses sur le seuil,