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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Trajan, la modestie d’Alexandre lui fit refuser cet opéra ; on donna la Vestale, mais comme il n’était pas possible d’arranger si promptement les décorations nécessaires, on laissa celles de Trajan.

À tout moment on interrompait le spectacle, même au milieu des airs, pour demander la chanson Vive Henri IV ! avec de tels cris, que si l’on n’avait pas crié soi-même, on n’aurait pas pu résister au bruit ; on a forcé Laïs à venir la chanter cinq fois pendant l’opéra. Ensuite on demanda de couvrir l’aigle qui était au-dessus de la loge de Napoléon : quelqu’un dans la loge supérieure le couvrit d’un mouchoir blanc ; à la fin du spectacle l’aigle fut arrachée, brisée et foulée aux pieds avec des cris et des vociférations épouvantables !

» Le 2 avril, le Sénat se réunit sous la présidence de M. de Talleyrand et la déchéance fut prononcée, le peuple et l’armée relevés de leur serment et Napoléon mis hors la loi !…

» Le 3 avril, le gouvernement provisoire fut or= ganisé et les ministres nommés ; les églises retentirent du Salvum fac regem et malgré la sainteté du lieu on eut peine à arrêter les cris de : « Vive le Roi ! » qui se firent entendre