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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


« 5 octobre.


» On a voulu enlever le lion qui était sur la place des Invalides, car les Vénitiens le redemandent. Les Autrichiens se sont donc mis en train de le descendre eux-mêmes, car on n’a pu trouver aucun Français qui voulût travailler à aucun des ouvrages servant à dépouiller la France. Tout le peuple en silence était rassemblé sur la place, regardant faire, mais les maladroits ont laissé tomber le lion du haut de son piédestal et il s’est brisé en vingt pièces. Aussitôt les acclamations, les rires et les éclats de joie ont fait retentir les airs, ce qui a mis les Autrichiens dans une horrible colère ! Le lion de Saint-Marc ne sera plus pour personne.

» Hier, au théâtre Favart, où l’on joue à présent l’opéra italien, Wellington a eu l’insolence de se placer dans la loge du roi, chose que les souverains alliés n’avaient jamais fait. Le public furieux s’est mis à crier : À bas l’Anglais ! Videz la loge royale !… enfin on allait escalader la loge et on montait déjà quand Wellington a fait prudemment retraite. »