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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

d’avoir le consentement de la Grande-Chambellane : Dieu veuille qu’elle se décide.

» Je suis encore dans mon lit. J’ai ton portrait auprès de moi ; combien de fois je le prends pour témoin de ma douleur ! Il est le fidèle compagnon de mon sort, _toujours mouillé de mes larmes ou brûlant de mes baisers. Je me suis occupée hier à parfumer et à mettre en ordre les boucles de cheveux que j’ai de toi, je les ai arrangées selon leur longueur et nouées avec de petits rubans. J’ai mis une importance et un plaisir à cette occupation qui l’ont rendue la principale de ma journée… »


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLÉNE


« Le seul moment de consolation que j’ai, ma chère Hélène est celui où je l’écris. Quand je pense à toi, mon cœur bat plus fort, le sang brûle dans mes veines. L’imagination montée, l’illusion me ferme la paupière ; je crois te tenir ; je te serre, je t’embrasse, je te dis mille fois : « M’aimes-tu ? presse-moi dans tes bras ! » mais, hélas ! l’illusion fuit, ce qui me met au désespoir.