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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

s’agit d’être sincère. Tous nos traités sans exception sont avec la République polonaise. Je demandais cet hiver aux Polonais qui venaient ici : « Qu’avez-vous fait de mon amie ? Où la retrouverai-je ? Rendez-la-moi. ». Eux ils ne savaient que répondre. Sa Majesté Polonaise a pris à tâche d’irriter, d’exciter sa nation contre la Russie, parce que la Russie aimait son ancienne amie, que Sa Majesté désirait détruire. Ainsi épargnez vos illuminations jusqu’à la fin de, cette équipée qui n’est pas tout à fait finie. »


Catherine poursuivant son but avec sa persévérance et son habileté accoutumées n’avait pas tardé à gagner ouvertement le roi de Prusse à sa cause. Stanislas, ne pouvant résister à la pression exercée sur lui, convoqua une nouvelle diête, à Grodno, le 25 mars 1793. Elle se réunit pour entendre la déclaration faite conjointement par la Russie et la Prusse d’un nouveau démembrement de la Pologne. Le 9 avril, le traité de partage était signé par la majorité des nonces et, parmi eux, l’évêque de Wilna qui, déjà suspect aux patriotes polonais depuis son opposition à la nouvelle constitution, fut dès lors considéré comme appartenant tout à fait au parti russe.