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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

J’ai peur que tu ne prennes en guignon, moi, mes enfants et mes affaires. Ah ! pense au moins que le vœu de mon cœur serait de donner ma vie pour ton bonheur. »


LE COMTE VINCENT À LA CONTESSE HÉLÈNE


« Ce mercredi 18 novembre 1795, avant midi. De Riga.


» Non, mon aimable Hélène, il n’est pas possible d’exprimer les sensations de plaisir, d’attendrissement, de consolation, de bonheur, que m’a causées ta lettre. Elle est arrivée hicr au soir. Le cœur me battait, je me suis enfermé pour la lire. Ce n’est qu’à la troisième fois que je l’ai lue avec plus de tranquillité ; les larmes de bonheur m’en ont empêché pour les deux premières. Ne va pas redire, mon Hélène, que j’ai le vin tendre, car il n’est pas possible d’être plus sobre, et j’espère que tu me connais assez pour être sûre que ces larmes partent du cœur.

» Tu as bien raison, chère Hélène, de dire que nous étions faits l’un pour l’autre. Oh ! oui ! le canon était chargé de toute éternité !

» Te rappelles-tu ta lettre ? Relis les miennes ! »