Russie. L’archiduchesse Marie-Christine, régente des Pays-Bas, êtait sœur de la reine de France, il paraissait naturel qu’elle protégeât les émigrés ; mais Léopold ne leur était point favorable, et, dès le début de son règne, il invita l’archiduchesse Christine, les électeurs de Mayence, de Cologne et de Trèves à empêcher les émigrés et les princes de faire des coups de tête. « Ne vous laissez induire à rien, écrivait-il, et ne faites rien de ce que les Français et les princes vous demanderont, hors des politesses et des dîners ; mais ni troupes, ni argent, ni cautionnement pour eux. » Il séparait absolument la cause du roi de France de celle de l’émigration[1].
Le prince de Ligne était fort mal disposé pour l’empereur Léopold ; il lui reprochait d’avoir sucé le lait de la dissimulation italienne et n’entrait point dans ses calculs politiques et intéressés. Il adorait la reine et son cœur bondissait d’indignation à la pensée des dangers qui la menaçaient chaque jour davantage.
Il avait vainement sollicité un commandement dans l’armée autrichienne. Léopold s’était bien
- ↑ Voir l’intéressant article de M. Albert Sorel, Varennes et Pilnitz, Revue des Deux Mondes, 15 mai 1880.