Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

nous y trouvâmes aussi. Alors des demoiselles rouges divent à mesdemoiselles de Choiseul et de Montsauge, qui étaient les plus acharnées parce qu’elles étaient mes amies, que, si elles les trouvaient seules, elles leur donneraient sur les oreilles.

» Dès ce moment, il y eut un désordre affreux dans la classe ; tout ce que l’on trouvait appartenant à des demoiselles rouges était jeté dans le puits ou déchiré par la classe bleue, et, quand les rouges rencontraient des bleues dans des coins, elles les tapaient comme des plâtres. Enfin cela parvint à la connaissance des maîtresses, car à tout moment on voyait les petites avec des pinçons ou des égratignures, et, quand on demandait : « Qui vous a arrangé comme cela ? » elles disaient : « C’est les demoiselles rouges. » D’un autre côté, les grandes demoiselles perdaient leurs livres, trouvaient leurs cahiers déchirés, leurs bijoux cassés.

» Les parents des unes et des autres en parlèrent à madame de Rochechouart, disant, les uns, que leurs filles n’étaient que plaies et bosses, les autres, que leurs filles perdaient et déchiraient tout. Alors, madame de Rochechouart vint à la classe et demanda aux bleues et aux rouges