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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/82

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

tines passait, descendirent afin de voir pourquoi on ne sonnait pas. Elles trouvèrent la religieuse se tuant de tirer les cordes. Alors on vit qu’il y avait quelque chose de dérangé aux cloches. On monta à la tribune et l’on trouva les mouchoirs. Malheureusement nos marques y étaient, H M, J C.

On fut donc les porter à madame de Rochechouart, qui, le lendemain, quand elle vint à la classe, demanda à qui étaient les mouchoirs marqués d’une H et d’une M et d’un J et d’un C. Alors nous baissâmes le nez. Madame de Rochechouart nous ordonna d’un ton sévère de sortir de nos stalles ; nous vînmes à elle, toutes tremblantes, et nous mîmes à ses genoux. Elle nous demanda si nous imaginions que ces dames étaient faites pour être le plastron de nos mauvaises plaisanteries, qu’elle nous priait fort de ne pas exercer notre imagination à les tourmenter, que, pour que nous nous en souvenions, nous serions à genoux en bonnet de nuit au milieu du chœur pendant la grand’messe le dimanche suivant, pour faire amende honorable à ces dames de ce que nous nous étions égayées à leurs dépens ; mais, comme nous devions compte à Dieu des prières qui n’ont pas été dites ce jour-là, puisqu’on avait abrégé les matines, nous dirions à haute voix pendant