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LE ROMAN DE MIRAUT

du dégât, Évidemment, on ne pouvait nier ; il para la querelle en déclarant qu’il allait recouvrir l’arête et le coin attaqués d’une bande de fer-blanc ainsi qu’il avait déjà fait pour la porte de l’écurie.

Il s’y mit immédiatement et laissa Miraut sortir et se promener dans lu cour sous sa surveillance. Mais le braconnier avait l’œil et dès qu’il voyait le chien écarter les narines en s’approchant d’une poule, il le rappelait bien vite au sentiment du devoir, prononçant son nom, Miraut, sur un ton tel que l’animal, obéissant et craintif, revenait apeuré auprès de lui et lui léchait les mains et la figure pour témoigner sa soumission ou demander un pardon qui lui était accordé d’un hochement de tête à la fois amical et grave.

Cela n’empêcha point que le lendemain un carreau de la croisée de la remise fut bel et bien cassé par le jeune chien qui, ne pouvant plus s’attaquer à la porte, avait réussi, Dieu sait comment ! à atteindre la fenêtre et à prendre par cette voie la clé des champs.

Et deux heures après, tous les gamins du pays cernaient Miraut qui venait de jeter l’épouvante et la terreur parmi le troupeau picorant des poules de la Phémie, laquelle gueulait comme un putois qu’il lui en manquait trois