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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/137

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LE ROMAN DE MIRAUT

CHAPITRE X

C’était un soir calme de fin d’automne. La nuit à grands pas venait, noircissant par degrés la chape bleue du ciel qui s’étoilait lentement. Pas un souffle de vent ne troublait la tiédeur enveloppante ; les fumées montaient calmes des cheminées, formant sur les carapaces bigarrées des toitures un léger manteau vaporeux. Les clarines tintaient joyeuses au cou des vaches qui rentraient des champs et marchaient d’une vive allure vers l’abreuvoir ; le marteau du forgeron Martin sonnait par intervalles sur l’enclume argentine et tous ces bruits formaient une rumeur paisible et chantante qui était comme la respiration vigoureuse ou la saine émanation sonore du village.

Point trop las de sa journée, les deux jambes de part et d’autre de l’enclume à « chapeler » les