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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/162

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était d’habitude et Miraut, forcé de s’en rendre compte, flaira avec assez d’intérêt, puis, pour compléter son observation, hasarda même un discret coup de langue ; mais ses galanteries se bornèrent là et les jeux et les batailles durent recommencer au moins deux ou trois fois encore.

C’est alors que la chienne, puissamment énervée sans doute, obéissant à l’on ne sait quel irrésistible instinct qui lui commandait d’enseigner au novice ce qu’il ignorait, lui sauta dessus, ainsi que l’aurait fait un qui l’aurait voulu couvrir, et s’agita vivement du train de derrière à la façon des mâles.

Ahuri, Miraut qui n’y comprenait rien ou pensait peut-être que c’était un jeu nouveau, la laissa se livrer durant quelques minutes à cet exercice, ensuite de quoi, tout naturellement, il en voulut faire autant.

C’était ce que demandait la chienne.

Il commença ses premières tentatives sans autre ardeur que celle du jeu. Après quoi, que se passa-t-il ? L’odeur de la bête en amour alluma-t-elle un feu dormant en lui ? Le mouvement, tout mécanique et machinal qu’il fût, lui révéla-t-il les causes occultes et profondes de son geste ? On ne sait ; mais bientôt il tenta de faire réellement ce qu’il n’avait voulu jusqu’alors que simuler.