Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/183

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jours en restant sous bois, un crochet assez, grand.

Cependant, la chasse marchait à un train d’enfer. Le chien, sans doute, serrait de près son gibier et Lisée, qui connaissait à peu près tous les trucs des oreillards, jugea rapidement :

Il va sortir au sentier de Bêche qu’il remontera et Miraut va me le ramener par le chemin de la pâture. En lutte, il se porta vivement à ce poste afin d’arriver assez tôt, car dans ces cas-là il est préférable d’arriver dix minutes d’avance que cinq secondes trop tard.

Le braconnier avait eu bon nez de courir.

Il n’y avait pas une minute qu’il était là, au bord du chemin de terre, devant un buisson avec lequel il se confondait, lorsqu’il vit l’oreillard s’amener, bride abattue, les oreilles basses, allongeant de toute sa taille, ventre à terre littéralement.

Un beau coup de fusil ! jugea-t-il. Rien de plus simple qu’un tir en pointe, ni de plus sûr pour un chasseur exercé. Lisée, en amateur, jouissait intensément du court instant qui le séparait du dénouement de cette chasse. Le lièvre arrivait à une allure fantastique et lui, immobile, la crosse à l’épaule, la tête légèrement inclinée, attendait calmement qu’il fût à portée.

Au point strictement repéré d’avance, à trente