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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/262

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ministrant à l’invalide, que sa patte mettait dans un état d’infériorité notoire, une de ces piles magistrales, une volée de coups de crocs telle que Turc, boitant plus que jamais, bien vaincu et dépossédé de son antique privilège, se sauva à une centaine de pas, tandis que Miraut, triomphant, jouissait enfin devant lui d’une victoire si laborieusement conquise et si patiemment attendue.

Courbé sur son chevalet, au bout de quelques instants, François, ayant jeté un coup d’œil sur sa chienne, ne vit plus que la place où elle était couchée.

— Sacrée garce ! jura-t-il, je parie qu’elle leur court après ; pourvu qu’il ne soit pas resté un de ces salauds-là aux alentours ! Et sans perdre de temps, il partit à sa recherche, un bâton à la main.

Ce ne fut qu’au bout d’un quart d’heure qu’il découvrit le couple, attaché cul à cul, attendant stupidement que cela voulût bien se détacher.

Il poussa un juron furieux et se précipita. Les deux prisonniers sexiproques, effrayés, tirèrent chacun de son côté et se décollèrent.

— Bougre de cochon ! grommela-t-il en s’élançant sur Miraut qui ne l’attendit point.

Mais songeant qu’il était arrivé trop tard, qu’il n’y avait plus rien à faire, que tout était