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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/329

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Velrans Pépé, lui portant un lièvre qu’ils mangèrent ensemble en se promettant, pour l’année à venir, de bonnes parties ; il invita plusieurs fois le gros à chasser avec lui en attendant qu’une nièce de Miraut, fille d’une de ses sœurs de portée, fût assez forte pour prendre les champs et les bois et se montra, dans le partage, généreux ainsi qu’il se devait d’être envers celui qui lui avait donné une si bonne bête.

La Guélotte, avare, rageait bien un peu de ces lièvres perdus pour le ménage, mais la civilité, c’est la civilité ; elle savait se taire à propos et montrer figure généreuse quand le cœur n’y était guère.

Philomen malgré sa décision — promesses de chasseurs sont comme serments d’ivrognes, vite oubliés — chassa de moitié, aussi souvent qu’il le voulut, avec son ami, et ce fut sous la seule direction de son père que Mirette fit ses premières sorties. Elle se montra, disons-le tout de suite, digne de ses auteurs et bientôt fut capable de lancer seule, de suivre et de ramener son oreillard.

Au cours de l’hiver, Lisée, de son poêle, veilla les renards qu’attirait un quartier de veau crevé négligemment et savamment jeté parmi la neige gelée, dans le champ de sa fenêtre. Il en tua plusieurs qu’il venait ramasser aussitôt et