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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/360

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Et ce furent encore ces derniers qui, douze jours plus tard, le ramenèrent cette fois au village, entre eux deux, ainsi qu’un malfaiteur de grand chemin.

— Vous avez eu de la chance, que nous nous soyons trouvés-là, eurent-ils le toupet de dire à Lisée. Sans nous, votre chien aurait bien pu crever où il était.

Ils racontèrent alors comment Miraut, arrêté de nouveau par son entrave et prisonnier dans un buisson, à moitié étranglé, avait attiré leur attention par ses plaintes et ses hurlements d’appel. Ils l’avaient, comme de juste, délivré, et, par la même occasion, pincé.

— Vous n’en serez aujourd’hui que pour un simple procès-verbal de vagabondage, déclarèrent-ils, touchés tout de même par cette déveine aussi persistante et enfin convaincus de la parfaite bonne foi et de l’honnêteté de Lisée.

Cette fois, à la Côte, ce fut de la démence et de la rage. La Guélotte parla de se pendre dans la grange ou de se noyer dans l’abreuvoir si la maison n’était pas débarrassée de ce fléau. Elle traita son mari de canaille, l’accusant des pires infamies, disant qu’il lui « suçait le sang à petit feu », qu’il voulait la faire mourir, qu’il était la risée du pays, que c’était une honte d’être aussi bête et bien d’autres choses encore.