Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/395

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lone de Fanfare ; on parla de la jambe de Pépé qui allait de mieux en mieux et, sans qu’on en eût soufflé mot, à la seule idée de la nouvelle séparation et du prochain départ du chien, on se sépara tout tristes.

Cependant Miraut dormait derrière le poêle, Moule d’un côté, Mique de l’autre, car Mitis, depuis quatre jours, tenté par le soleil et s’ennuyant au village, avait déserté la maison et vadrouillait, disait Lisée, à travers champs où il faisait une chasse terrible aux nids de cailles et aux compagnies de perdreaux. Les deux chattes étaient toutes contentes, elles aussi, d’avoir retrouvé leur camarade. Ils s’étaient parlé brièvement. La vieille Mique avait eu l’air d’interroger : Rron ? Miraut avait répondu : Bou ! et toute une histoire tenait dans ces syllabes lourdes de sens et profondément nuancées. On s’était fait des gros dos et des frôlements, on s’était donné des coups de pattes et des coups de langue et l’on se trouvait heureux tout simplement.

Miraut se tranquillisait ; il passa une excellente nuit, une matinée meilleure encore, espérant l’heure où Lisée l’emmènerait faire un tour par le village ou dans les champs.

Mais comme il s’étirait, du devant d’abord, du derrière ensuite, pour indiquer qu’il s’en-