Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/409

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Va-t’en ! ajouta Lisée au chien abasourdi de cet accueil, va-l’en !

Miraut, arrêté dans son élan, resta stupide devant ces injonctions, puis ne voulant point croire que c’était possible, il resta là sur place, le cou tendu, semblant interroger encore et demander des précisions.

— Veux-tu bien foutre ton camp, reprit la femme en s’élançant sur lui tandis que Lisée — c’était la première fois — ne faisait rien, ne disait rien pour le défendre.

À quelque cinquante mètres de la maison, sur le revers du coteau, Miraut se retira et s’assit sans mot dire, regardant avec étonnement du côté du jardin, espérant toujours qu’un mot de Lisée, mettant un terme à cette comédie, le rappellerait enfin.

Mais Lisée, sombre et morne, ne fit pas un geste, ne proféra pas une parole et rentra à la cuisine sans même jeter un coup d’œil de son côté.

Le soir tomba et il ne le revit pas. Alors il vint rôder autour de la maison et aboyer sous les fenêtres pour qu’on lui ouvrit : ainsi agissait-il après les chasses et les promenades lorsqu’il trouvait portes closes.

— Je vais lui ouvrir, décida Lisée, on ne peut pas le laisser coucher dehors.