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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/419

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— Il n’y avait plus le sou à la maison ; la vieille a tant gueulé qu’on allait être obligé de vendre une vache, que ce serait la misère, que ça continuerait, que ceci, que cela et j’ai cédé ; mais, mes vieux, si c’était à refaire…

— Si tu m’avais seulement envoyé un mot ! Pourquoi, bon Dieu ! n’être pas venu me voir ?

— J’ai été pris à l’improviste. Je ne me doutais pas que cet imbécile du Val monterait comme ça sans prévenir. Mais il nous est tombé dessus, a offert trois cents francs ; la femme m’a dit que j’étais un idiot, elle a entamé les lamentations et j’ai laissé faire. Je suis un lâche ! Écoutez cette hôte et dites-moi si elle ne vaut pas mieux que Lisée qui a osé la vendre.

— L’autre ne vient pas la rechercher ?

— Non ! ah c’est fini. Il va crever, mon Miraut, mon pauvre vieux Miraut !

— Si lu nous avais dit que ce n’était qu’une question d’écus, j’en ai toujours une petite réserve, et bon Dieu ! si tu en as besoin aujourd’hui, je ne me suis pas amené sans ça !

— C’est trop tard, j’ai promis de ne pas le ramasser.

— Tu n’as pas juré de le laisser crever. Rembourse-lui le prix de son chien.

Tiens, voilà cent francs. Si tu n’en as pas assez et si tu en as besoin encore, tu n’as qu’à dire,