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de la terre nubile montait une odeur indéfinie, subtile et pénétrante, qui semblait contenir en germe celle de tous les parfums sylvestres.

Comme l’aube poignait, l’homme parut précédé de Miraut. Goupil entendit à l’orée du terrier le reniflement du chien qui l’éventait et l’énergique juron du braconnier supputant de la patience et de l’endurance bien connues des renards la dépréciation de la fourrure argentée qu’il comptait bien lever sur la chair de sa victime enfin capturée.

Cependant Goupil, passant sa langue rouge sur son museau chafouin de vieux matois, se félicitait à sa façon d’avoir échappé au danger immédiat et allait chercher les moyens de se soustraire à son ennemi.

Deux seulement se présentaient : il fallait ou fuir, ou, bravant la faim, lasser la patience du geôlier qui croirait peut-être à une fuite véritable et lèverait le piège. Cette seconde tactique n’était qu’un pis-aller et ce fut à la première que Renard d’abord donna la préférence.

Le piège lui défendant l’entrée du trou, Gou-