Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/85

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aller à ce demi-sommeil des bêtes que traque une crainte imprécise ou qu’un instinct fatal, un besoin insatisfait travaillent obscurément.

*

Elle dort. Ses flancs à la peau veloutée se soulèvent avec violence. Quel cauchemar de bête étreint en ce moment sa petite cervelle ? L’eau d’une inondation glougloute-t-elle aux corridors et va-t-elle envahir la galerie où elle repose ? Au cours de quelle lutte géante avec un grand serpent qui siffle vers sa trompe, son énergie flageolante la livre-t-elle à son ennemi ?

Non, c’est un bruit, un bruit souterrain, un grattement sourd, presque imperceptible, qui, comme un gong d’un alliage étrange, enfle dans son cerveau un souvenir terrible et fait sursauter en elle une horde assoupie de vieilles terreurs. Frémissante, elle se dresse.

Et comme dans la mine envahie par l’eau le cri d’alarme fait se ruer vers le salut en indescriptible cohue les ouvriers affolés, en son être