Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/89

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Ahuri un instant, il reste là immobile, et, par un sentiment de coquetterie nuptiale, se secoue pour se débarrasser des miettes de terre qui le souillent.

Alors il écoute, et de sa trompe, sale encore et frémissante de désir, il flaire l’entrée des corridors ; puis, avec un cri de victoire, un cri rauque et aigu comme d’un petit oiseau qu’on étrangle, il s’élance derrière la femelle qui, par le dédale sinistre des couloirs, passe et vole d’une vitesse désespérée.

Mais il la suit, rivé aux pas de la fuyarde dont l’odeur sexuelle excite son énergie et cingle son désir.

Dix fois déjà ils ont passé dans la chambre centrale sous le dôme de glaise aux piliers ébréchés par les heurts de cette course à l’amour et à la torture.

Nyctalette ne se sent plus, ne voit plus ; elle