Le vieux s’apercevrait encore plus tard que le vin restant dans sa bouteille avait un goût de pétrole ; il se demanderait quel cochon de chat avait mis le nez dans son bol de cancoillotte[1] et pourquoi ce reste de fricot d’oignons était si salé…
Oui, et ce n’était pas tout. Qu’il recommençât seulement pour voir, à em… nuyer Lebrac et sa troupe ! et on lui réserverait quéque chose de mieux encore et de plus soigné. Le chef ruminait, en effet, de lui boucher sa cheminée avec de la marne, de lui démonter sa charrette et d’en faire disparaître les roues, de venir lui « râper la tuile »[2] tous les soirs pendant huit jours, sans compter le pillage des fruits de son verger et la mise à sac de son potager.
– Ce soir, conclut-il, on sera tranquille. Il n’osera pas sortir. D’abord il est tout « beugné » d’avoir piqué des têtes dans les rigoles et puis il a assez de travail chez lui. Quand on a de la besogne chez soi, on ne fourre pas le nez dans celle des autres !
– Est-ce qu’on va se remettre encore à poil ? questionna Boulot.
– Mais, puisque nous ne seront pas embêtés, fit Lebrac, bien sûr !