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Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/157

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la guerre des boutons


comptes quand tu auras fini : nous, on n’a pas à y fourrer le nez avant.

La façon dont Lebrac émit cette opinion coupa la discussion, qui eût pu s’éterniser ; il était temps, d’ailleurs, car le père Simon, intrigué de leur manège, l’oreille aux écoutes, sans faire semblant de rien, passait et repassait pour essayer de saisir au vol quelque bribe de leur conversation.

Il en fut pour ses frais, mais il se promit de surveiller avec soin Lebrac, qui donnait des signes manifestes et extra-scolaires d’exaltation intellectuelle.

La Crique, ainsi appelé parce qu’il était sec comme un coucou, mais par contre éveillé et observateur autant que tous les autres à la fois, éventa la pensée du maître d’école. Aussi, comme Tintin se trouvait être en classe le voisin du chef, et que l’un pincé, l’autre pourrait se trouver compromis et fort embarrassé pour expliquer la présence dans sa poche d’une somme aussi considérable, il lui confia qu’il eût, durant le cours de la séance, à se méfier du « vieux » dont les intentions ne lui paraissaient pas propres.

À onze heures, Tintin et La Crique se dirigèrent vers la maison de la Jullaude, et, après avoir salué poliment et demandé un sou de boutons de chemises, ils s’enquirent du prix de l’élastique.

La débitante, au lieu de leur donner le renseignement sollicité, les fixa d’un œil curieux et répon-