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la guerre des boutons


tombé qui laissait voir sous la chemise ses fesses rouges de la fessée, son premier soin fut d’arracher de sa bouche son malencontreux et terrible mouchoir.

Ensuite, respirant précipitamment, il rassembla tout de même sur ses reins ses habits et se mit à hurler des injures à ses bourreaux.

D’aucuns s’apprêtaient à lui sauter dessus pour le fouailler de nouveau, mais Lebrac, faisant le généreux et qui avait sans doute pour cela ses raisons, les arrêta en souriant :

– Laissez-le gueuler, ce petit ! si ça l’amuse, fit-il de son air goguenard ; il faut bien que les enfants s’amusent.

L’Aztec partit, traînant les pieds et pleurant de rage. Naturellement, il songea à faire ce qu’avait fait Lebrac le samedi précédent : il se laissa choir derrière le premier buisson venu et, résolu à montrer aux Longevernes qu’il n’était pas plus couillon qu’eux, se dévêtit totalement, même de sa chemise, pour leur montrer son postérieur.

Au camp de Longeverne, on y pensait.

– Y va se fout’e de nous encore, tu vas voir, Lebrac, t’aurais dû le faire « rerosser ».

– Laissez ! laissez ! fit le général, qui, comme Trochu, avait son plan.

– Quand je te le disais, nom de Dieu ! cria Tintin.

Et en effet, l’Aztec, nu, se leva d’un seul bond