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la guerre des boutons


– Voui, mais les curés ne montrent pas non plus leurs guibolles comme ça, objecta Pissefroid ; mon vieux, ça ne va pas.

Si tu mettais ta blouse comme un jupon ; en la liant sur tes reins on ne verrait pas ton cul, on ferait tous comme ça, les gens croiraient que c’est pour s’amuser et tu pourrais arriver chez vous.

– Oui, mais en rentrant on me dira de mettre ma blouse comme il faut et on verra. Ah ! mes amis, qu’est-ce que je vais recevoir !

– Allons toujours du côté du pays, voilà qu’il se fait tard, on ne pourra pas aller à la prière, on va tous se faire tamiser, reprit Migue la Lune.

Le conseil n’était pas mauvais et la troupe, sous bois, chemina triste et lente cherchant une combinaison qui permît au chef de regagner, sans trop d’encombres, ses pénates.

Au bord du fossé d’enceinte, après avoir descendu la tranchée transversale qui menait à la lisière du bas, la bande s’arrêta et réfléchit…

… Rien… personne ne trouvait rien…

– Va falloir s’en aller, larmoyaient les timides qui craignaient l’ire pastorale et la raclée paternelle.

– On va pas laisser le chef tout seul ici, se récria Touegueule, énergique devant le désastre.

L’Aztec semblait tantôt affolé, tantôt abruti.

– Ah ! si quelqu’un pouvait seulement aller