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la guerre des boutons


ébauché son châssis et maintenant il l’assemblait à force de clous avant de l’ajuster dans les entailles creusées par Tintin.

Ah ! c’était solide, et il l’avait éprouvé en posant l’ensemble sur quatre grosses pierres. Il avait marché, sauté, dansé dessus, rien n’avait bougé, rien n’avait frémi, rien n’avait craqué : « c’était de la belle ouvrage vraiment ! »

Et jusqu’à la nuit, jusqu’à la nuit noire, même après le départ du gros de la bande, il resta là encore avec Camus, La Crique et Tintin pour tout mettre en ordre et tout prévoir.

Le lendemain on poserait le toit et on ferait un bouquet, parbleu ! tout comme les charpentiers lorsque la charpente est achevée et qu’ils « prennent le chat ». L’embêtement, c’est qu’on n’aurait pas un litre ou deux à boire pour commémorer dignement cette cérémonie.

– Allons-nous-en, fit Tintin.

Et ils rejoignirent le bas de la Saute et la carrière à Pepiot en passant par la « chambre du conseil ».

– Tu m’as toujours pas dit comment que t’avais trouvé ce coin-là, hé Camus, rappela le général.

– Ah ! ah ! repartit l’autre ! eh ben, voilà !

Cet été nous étions aux champs avec la Titine de chez Jean-Claude et puis le berger du « Poron », tu sais celui de Laiviron, qui miguait[1] tout le

  1. Clignait de l’œil.