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la guerre des boutons


chambre haute, fit Lebrac, si y a moyen d’en prendre un « maillet »[1], as pas peur, on en aura, mais du vin, bernique !

– Et puis, on n’a pas de verres.

– Faudra au moins avoir de l’eau dans quelque chose.

– Il y a des casseroles là-bas !

– C’est pas assez grand !

– Si on pouvait avoir un petit tonneau ou même un vieil arrosoir.

– Un arrosoir ! il y a le vieux de l’école qu’est au fond du « collidor » ; si on le chipait ! il y a bien un trou au fond et il est plein de poussière, mais c’est pas une affaire, on bouchera le « poutiu »[2] avec une cheville et on récurera le fer-blanc avec du sable ! ça y est-il ?

– Oui, acquiesça Lebrac, c’est une bonne idée. À quatre heures ce soir, j’suis de balayage, je le foutrai derrière le mur de la cour en venant vider le chenit[3] ; le soir, à la nuit, je viendrai le prendre et j’irai le cacher en attendant dans la caverne du Tilleul ; on le récurera demain.

Pour les achats, voici comment il faudra faire : moi j’achèterai une plaque de chocolat, Grangibus une autre, Tintin la troisième, La Crique ira

  1. Litre, bouteille.
  2. Pertuis, trou.
  3. Chenit, balayures.