faictz a leur occasion, que aussi pour ne vouloir perdre soubz silence d’eternel oubly chose, qui vous peust non seulement recreer, mais faire honneur a vous, Dames Lyonnoises, & vous faire priser en maintes contrees toutes les fois, que ces petites, & louables jeunesses siennes seront en grande admiration leues de tous. Et quand ce ne seroit, quelles pourront inciter quelcune de vous, ou d’ailleurs, & l’animer aux lettres, pour participer de ce grand & immortel los, que les Dames d’Italie se sont aujourdhuy acquis, & tellement, que par leurs divins escriptz elles ternissent le lustre de maintz hommes doctz, & comme en France semblablement tant de honnestes & vertueuses Dames, & Damoiselles s’y adonnent avec une grande expectation de leur perpetuelle renommée au grand honneur, & louange de tout ce Royaulme : & quand ce ne seroit (rediray je) que pour toutes ces justes, & louables occasions, ne devrois je estre jugé ingrat, & oultrageux a vous toutes, si, ayant cecy entre mains, je vous eusse celé ce petit esguillon de vous poulser a plus hault bien en perpetuelle recommandation de vostre renommee ? Certainement il n’est celuy (pour depravé jugement, qu’il aye) qui ne m’en d’eust a bonne occasion blasmer, comme larron de l’honneur, & publicque louange de
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