Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/25

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O que le faict doit estre grandement
Remply de bien, quand pour la grande envie
On veult mourir, s’on ne l’à promptement :
Mais ce mourir engendre une autre vie.


Pour contenter celuy, qui me tourmente,
Chercher ne veulx remede a mon tourment :
Car en mon mal voyant qu’il se contente,
Contente suis de son contentement.


L’ame, & l’esprit sont pour le corps orner,
Quand le vouloir de l’Eternel nous donne
Sens, & sçauoir pour pouvoir discerner
Le bien du bien, que la raison ordonne.
Parquoy si Dieu de telz biens te guerdonne,
Il m’à donné raison, qui à pouvoir
De bien juger ton heur, & ton sçauoir.
Ne trouve donc chose si admirable,
Si a bon droict te desirent de veoir
Le Corps, l’Esprit & l’Ame raisonnable.


Je suis tant bien, que je ne le puis dire,
Ayant sondé son amytié profonde
Par sa vertu, qui a l’aymer m’attire
Plus que beaulté : car sa grace, & faconde