Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/44

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Qui dira, que d’ardeur commune,
Qui les Jeunes gentz jmportune,
De toy je veulx, & puis holà :
Je ne sçay rien moins, que celà.

Mais qui dira, que la Vertu,
Dont tu es richement vestu,
En ton amour m’estincellà :
Je ne sçay rien mieulx, que celà.

Mais qui dira, que d’amour saincte
Chastement au cueur suis attaincte.
Qui mon honneur onc ne foulà :
Je ne sçay rien mieulx, que celà.


Combien de fois ay je en moy souhaicté
Me rencontrer sur la chaleur d’esté
Tout au plus près de la clere fontaine,
Ou mon desir auec cil se pourmaine,
Qui exercite en sa philosophie
Son gent esprit, duquel tant je me fie,
Que ne craindrois, sans aucune maignie,
De me trouver seule en sa compaignie :
Que dy je seule ? ains bien accompaignee
D’honnesteté, que Vertu à gaignee