Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/69

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A celle fin, que, pour se contenter,
Tout bien luy soit usure de sa peine.


Celle clarté mouvante sans umbrage,
Qui m’esclarcit en mes ténébreux jours,
De sa lueur esblouit l’œil volage
A l’inconstant pour ne veoir mes sejours :
Car, me voyant, m’eust consommé tousjours
Par les erreurs de son errante fleche.
Parquoy l’esprit, qui desir chafte cherche,
En lieu de mort à eu nouvelle vie,
Faillant aux yeulx (dont le corps souffrant seche)
De mes plaisirs la memoire ravie.


coq a lasne.

Amy je n’ay Lacquais, ny Page,
Qui bien sceust faire son message,
Ne telle chose raconter,
Que me sens au cerveau monter
En ceste plaine, & bel espace.
Mon Dieu, comme le monde passe
En oysiveté par simplesse !
Ne voit on point tant de sagesse,
Que le plus fol demeure maistre ?
Il n’y à rien si beau, que d’estre